le blason Vendéen

Cyrille Girard Généalogiste

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le blason Vendéen


Deux actes pour un seul décès !

Le 30 juin 1812 à Chappes, Puy-de-Dôme, Joseph FALVARD épousait Marie GÉLINAUD. Sur l'acte de mariage (AD63 6 E 89 7, vue 60/147), Marie est dite "fille de deffunt Antoine décédé le sept du mois de mai mil huit cent sept et de deffunte Marie DUFRESSE décédée le neuf brumaire an douze". Jusque-là tout va bien, le lieu des décès des parents n'est pas indiqué mais il y a tout lieu de penser qu'il s'agit de Chappes.

Et effectivement, je trouverai dans les registres de décès de Chappes les actes de décès des deux parents (AD63 6 E 89 9 vues 31 et 47/81). Marie DUFRAISSE est décédée le 8 brumaire an XII, décès déclaré le 9, alors qu'Antoine GÉLINAUD est décédé le 07/05/1807. Voici les deux actes de décès :

Acte de décès d'Antoine Gélinaud Acte de décès de Marie Dufraisse
Actes de décès d'Antoine Gélinaud et Marie Dufraisse (source : AD63 6 E 89 9 vue 47/81 et vue 31/81)
(cliquez sur les vignettes)

Oui mais voilà, quand je vais voir sur Geneanet, je trouve sur la généalogie de Jacques FRANCON que Marie Anne DUFRAISSE, épouse d'Antoine GÉLINAUD est décédée le 30 octobre 1803 (ce qui correspond au 7 brumaire an XII), à Entraigues, commune aujourd'hui indépendante qui faisait alors partie de la commune d'Ennezat. Et il y a en plus l'indication de la source : Décès: Archives du Puy-de-Dome - 6E 148-13 p 116. Évidemment, cela aiguise ma curiosité, et je vais consulter l'acte en question. Le voici :

Acte de décès de Marie Anne Dufraisse
Actes de décès de Marie Anne Dufraisse (source : AD63 6 E 148 13 vue 116/140)
(cliquez sur la vignette)

J'ai donc deux actes, l'un du 8 brumaire pour un décès daté du 7, l'autre du 9 brumaire pour un décès daté du 8. Y a-t-il eu deux couples Antoine GÉLINAUD Marie (Anne) DUFRAISSE, ou ces deux actes relatent-ils un seul et même décès ? Pour moi, il n'y a aucun doute, il s'agit du même décès, déclaré à Ennezat d'une part par le frère et le beau-frère de la défunte, puis à Chappes par son époux lui-même, en présence de son fils et de son gendre.

Pourquoi deux déclarations dans deux communes différentes ?

Il convient ici de regarder la situation géographique des différents lieux évoqués. On se rend compte que Martillat, lieu-dit où habitait notre couple à leurs décès, ainsi que leur fille Marie au moment de son mariage, se trouve sur la commune de Chappes, à la frontière de la commune voisine d'Entraigues. On peut donc imaginer que le frère et le beau-frère de Marie Anne, habitant Entraigues d'où elle est elle-même originaire, ne savaient pas de quelle commune Martillat dépendait. Peut-être même qu'avant la Révolution, ce lieu-dit était rattaché à la paroisse d'Entraigues ? En tout cas, ils sont allés déclarer le décès à Ennezat, et le lendemain, Antoine, apprenant leur méprise, a régularisé la situation en déclarant le décès également à la mairie de Chappes. Mais il a probablement oublié d'aller prévenir la mairie d'Ennezat que la déclaration faite la veille dans leurs locaux était nulle et non avenue... Quant au fait que la date du décès indiquée sur les deux actes est différente, j'imagine bien l'édile de Chappes écrire que le décès datait de la veille, sans même avoir écouté ce qu'Antoine, son fils François, et son gendre François, tous trois illettrés, lui ont dit à ce propos, ou du moins en les écoutant d'une oreille distraite.

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