le blason Vendéen

Cyrille Girard Généalogiste

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le blason Vendéen


Transcription de l'acte de décès de plusieurs individus dans l'état civil de Saint-Denis

Le 25 février 1830, s'est présenté à la mairie de Saint-Denis, Île Bourbon (aujourd'hui Île de la Réunion), M. Mayol fils, avocat, âgé de vingt cinq ans domicilié de St Denis, lequel nous a requis de transcrire sur les registres de l'état civil les déclarations suivantes.

Suit un extrait des déclarations faites au bureau des armements à Bourbon constatant la perte du navire l'Éole de Bordeaux commandé par M. Videt (Clément) parti de Borubon (St Paul) le 30 mars 1829 et naufragé sur la côte d'Afrique (partie orientale) le 12 avril 1829.

Récit du naufrage

C'est le 13 octobre 1829 que Louis Dumarnay, lieutenant du navire l'Éole de Bordeaux, Louis Fourré, mousse sur ce navire, et Charles Lafitte, passager, se sont présentés au bureau des armements pour relater le naufrage de leur navire. L'ensemble de leur récit peut être lu sur le site des archives nationales d'outre-mer, vues 16 à 19/115.

Pour résumer, le navire l'Éole de Bordeaux essuya une tempête alors qu'il se trouvait au large de l'Afrique en ce 12 avril 1829. Le navire se retrouva couché sur le côté et se mit à dériver. Les embarcations de secours ayant été enlevées ou se trouvant sous les débris du navire, chacun chercha son salut avec des fortunes diverses. En effet, sur les vingt hommes formant l'équipage du navire, seuls huit purent se sauver. Le capitaine faisait partie des douze victimes. Quant aux huit naufragés, ils se retrouvèrent alors aux prises avec des Cafres (c'est ainsi que l'on nommait la population de l'Afrique de l'Est) qui voulurent les tuer. Heureusement, trois de ces Cafres décidèrent de les épargner et ils purent partir pour une longue marche de 35 jours jusqu'à Grahamstown, établissement anglais d'où ils purent faire connaître leur situation au consul de France au cap de Bonne Espérance.

Les huit personnes ayant pu se sauver sont :

  • Jean Marchet, second capitaine
  • Louis Dumarnay, lieutenant
  • Stéphany Marchet, pilotin
  • Jean Égreteau, charpentier
  • Jean Sylvain, novice
  • Jean Fayete, cuisinier
  • Louis Fourré, mousse
  • Charles Lafitte, passager

Les douze victimes du naufrage sont :

  • Clément Videt, capitaine
  • M. Haulley, officier gagnant son passage
  • Jean Vincent, dit Gentil, passager
  • M. Barcouda, passager cuisinier
  • Alexandre Perrot, mousse passager
  • M. Andricks, maître d'équipage du navire
  • Jean Dufau Barbé, matelot
  • M. Méligné, matelot
  • Jean Malo, matelot
  • Jean Laffont, matelot
  • M. Roux, matelot
  • François, indien, domestique de M. Lafitte

Pour aller plus loin

Un livre, écrit par un français résidant au Cap depuis plus de 20 ans au moment du naufrage et publié en novembre 1829, relate les aventures des huit personnes ayant survécu au naufrage, à partir du moment où elles se sont retrouvées sur la plage jusqu'à leur départ de la ville du Cap, cinq mois plus tard. Le texte est passé presque inaperçu à l'époque et il n'a été réédité que récemment, en 2013, par la Modern Humanities Research Association. Voici la quatrième page de couverture de cette réédition :

La Relation du Naufrage de l'Éole sur la côte de la Cafrerie en avril 1829 (Cap de Bonne Espérance: Bridekirk, 1829) fut rédigée par Charles Étienne Boniface, un Français qui résidait alors depuis plus de 20 ans au Cap. Le livre fut vite oublié et n'a jamais connu une nouvelle édition. Mais, de nos jours, le texte mérite notre attention à divers égards il s'agit vraisemblablement du premier livre français et du premier récit de voyage jamais imprimé en Afrique du Sud ; il raconte l'histoire véridique du naufrage d'un navire français sur la Wild Coast dans la province du Eastern Cape ; il relate les exploits exceptionnels des survivants, événements qui ont été depuis relégués aux oubliettes ; il dépeint des rencontres entre Français et indigènes, et trace un portrait rarissime des villes de Grahamstown, Port Elizabeth et Plettenberg Bay peu d'années après leur fondation ; il offre un commentaire précieux sur des réformes politiques récemment introduites au Cap ; et il enrichit notre connaissance de l'auteur lui-même, qui était dans les années 1820 une figure de quelque importance au Cap. D.J. Culpin est chercheur dans le Département de Français à l'Université de St Andrews (Ecosse) et Senior Research Fellow, Faculty of Humanities, à l'Université de Johannesbourg (Afrique du Sud).

La couverture du livre La quatrième de couverture du livre
La couverture du livre de Charles Étienne Boniface
(cliquez sur les vignettes pour agrandir)
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